Institut Montaigne et jeudi de l’Ascension
Réflexions sur la proposition de l’Institut Montaigne de supprimer le férié du jeudi de l’Ascension.
Est-ce que la proposition de supprimer le férié du jeudi de l’Ascension est une agression contre le catholicisme ? Oui. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a doublement aucun intérêt à viser ce jour-là en particulier. Si cette mesure est proposée pour 2021, pourquoi supprimer celui-là et pas un autre ? Si cette mesure est proposée pour cette année, seulement dix jours après le déconfinement, le délai est bien trop court pour faire accepter aux élus et à l’opinion publique cette régression sociale, il s’agit donc d’une provocation anti-catholique. L’Institut Montaigne aurait, par exemple, pu proposer la suppression du férié du 14 juillet, qui tombe en plein été et deux mois après le déconfinement, mais il ne l’a pas fait. Alors, pourquoi viser particulièrement la célébration de l’Ascension de notre Seigneur ?
L’Institut Montaigne est présidé par Henri de Castries, qui est un homme politisé, à défaut d’être, pour l’instant, un homme politique. C’est un énarque, un ex-filloniste puis un macroniste assumé depuis septembre 2017 et un ancien Young Leader de la French-American Foundation. Il est également le président du comité de direction du groupe Bilderberg. En 2001, Denis Healey, membre de ce comité pendant trente ans, déclarait au journal The Guardian : « Dire que nous cherchions à mettre en place un gouvernement mondial unique est très exagéré, mais pas totalement absurde. »
L’Institut Montaigne se présente pourtant comme non-associé à quelque parti politique que ce soit, malgré le fait qu’il soit dirigé par un membre du parti internationaliste (ou mondialiste), et que sa démarche soit extrêmement politisée. L’Institut se vante par exemple d’être « parvenu à imposer le thème de la diversité dans le débat », de 2004 « jusqu’à la publication de Banlieue de la République en 2011, fruit d’une enquête conduite à Clichy-sous-Bois et Montfermeil en Seine-Saint-Denis. »
L’Institut Montaigne annonce avoir comme objectif de « réformer la France en profondeur » et de proposer aux dirigeants politiques « une vision de long terme ». Vouloir transformer « en profondeur » une vieille nation catholique, voilà une ambition anti-catholique ou en tout cas hostile à ce qu’est la France traditionnelle.
L’Institut Montaigne admet avoir, parmi ses objectifs, celui d’informer les électeurs avant qu’ils votent, c’est bien l’aveu d’une volonté partisane d’orientation de l’opinion publique puisqu’on a vu que loin d’être neutre, cet Institut dit indépendant est sur la même ligne que le pouvoir en place : diversité et mondialisme. On en déduit sans effort pour qui cet Institut ne veut pas que les électeurs votent.
L’Institut Montaigne fait donc partie des organisations que l’on peut placer dans le camp de l’anti-France, étant entendu que la France n’est pas une entreprise mais une nation peuplée de millions d’âmes.
Ceci dit, est-ce que la suppression des jours fériés catholiques serait illogique ? La réponse est non. Car le régime actuel, c’est une république anti-catholique depuis l’origine. Les catholiques ont raison de se mobiliser pour le maintien des fériés catholiques, mais la mobilisation doit se faire dans un esprit de combat contre le régime, pas dans une démarche de pleurnicherie ou de crypto-cégétisme.
Et puis, si un jour une nouvelle fête catholique est supprimée du calendrier par les républicains et leurs instituts, les catholiques n’auront qu’à poser un jour de congé et à organiser des processions dans leurs villes ! Si les catholiques de France s’occupaient de faire battre le cœur chrétien de la France, la république les prendrait peut-être un peu moins à la légère.