Ukraine, Proche-Orient : la droite française se fiche des persécutions contre les catholiques

Par Quentin Douté, membre de la rédaction de l’Intransigeant.

Nous savions déjà que l’écrasante majorité de la droite, en soutenant inconditionnellement Israël, méprise complètement les chrétiens d’Orient qui se font exproprier et insulter à Jérusalem, bombarder et massacrer à Gaza et au Liban, au nom de la défense de la civilisation « judéo- chrétienne » contre l’islam, défense dont ne se préoccupait pas trop l’entité sioniste quand elle soutenait l’État islamique contre la Syrie baasiste, ou l’Azerbaïdjan musulman contre l’Arménie chrétienne.

Mais nous savons désormais que la Russie de Poutine, également massivement plébiscitée à droite, s’en prend elle aussi aux catholiques dans l’indifférence générale. Nous avions déjà évoqué ici (Et si nous arrêtions d’idolâtrer les orthodoxes ?) l’arrestation de prêtres grecs-catholiques par les Russes dans le Donbass.

Mais maintenant, c’est Mgr Maksum Ryabukha, évêque grec-catholique de Donetsk, qui nous décrit la situation des catholiques dans le Donbass occupé par la Russie :

« L’évêque de Donetsk décrit une situation tendue dans les villages catholiques qui sont sous le feu des bombes : « Il ne reste plus de mobilier sacré, ni meubles, ni bancs dans les églises de Pokrovsk, Mirnohrad et Kostiantynivka, trois endroits vers lesquels font route les bataillons du Kremlin pour tenter d’achever la conquête de l’oblast de Donetsk », explique-t-il. Le clergé n’abandonne pas les fidèles qui, pour beaucoup, ont choisi la solution de l’exode : « Nos prêtres restent proches de la population et rendent visite aux réfugiés qui ont quitté leur domicile. » Mgr Ryabukha ne peut plus mettre les pieds dans plus de cinquante pour cent de l’exarchat occupé. Sur place, on fait payer cher à l’Église grecque-catholique un soutien au pouvoir ukrainien dans lequel les russophones majoritaires veulent voir une traîtrise : dans les territoires qui ont fait le choix de la Russie, l’Église en communion avec Rome a été interdite. « Ceux qui disent ouvertement qu’ils sont catholiques disparaissent : certains sont fusillés ; d’autres sont emprisonnés. Vous n’avez pas le droit de professer librement votre foi. Nos fidèles répètent : “Nous résistons, mais c’est comme être enfermés dans une prison” », révèle l’évêque de Donetsk. Maigre consolation pour le prélat, deux de ses prêtres – les pères Bohdan Geleta et Ivan Levitskyi – ont été remis en liberté grâce à la médiation du Saint-Siège après avoir passé plus d’un an et demi derrière les barreaux, accusés d’avoir caché des armes, ce dont ils se sont toujours défendus. « Le récit qu’ils ont fait de leur captivité montre comment la force de la prière a été pour eux un soutien vital afin de résister à l’inhumanité qu’ils ont vécue dans les geôles russes », souligne Mgr Ryabukha. » (note 1)

Inutile de préciser qu’il n’est pas question ici de vouloir s’aligner sur les velléités belliqueuses et jusqu’au-boutistes d’un Macron ou d’un Biden, mais de nuancer le tableau manichéen qui est fait de cette guerre dans « nos milieux », tableau aussi caricatural et mensonger que celui des grands médias pro-ukrainiens. La géopolitique est quelque chose de compliqué, qui ne peut le plus souvent se résumer en camp du bien/camp du mal, et il suffit de passer en revue les alliés de la Russie au sein de « l’Axe de la Résistance », les marxistes persécuteurs de chrétiens Chine, Corée du Nord, Nicaragua, etc., pour avoir quelques doutes sur l’intrinsèque bonté de tous les pays composant cette alliance…

Comme le résume l’évêque de Donetsk, « Nous savons que la guerre va prendre fin. Mais nous souhaitons que cela se produise le plus rapidement possible, et avec une paix qui soit sous le signe de la justice. » Et nous espérons que Donald Trump réglera rapidement cela une fois aux commandes, conformément à ses promesses.

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Note 1 : Les catholiques du Donbass : une espèce en voie d’extinction | FSSPX Actualités